L'auteur
Maurice Maeterlinck est né en 1862 à Gand. Il faisait partie de la
bourgeoisie flamande, il parlait donc français couramment. C’était un
catholique qui s'intéressait au mysticisme. Il a entamé des études de droit en
suivant Verhaeren qui a sept ans de plus que lui et avec qui il va créer un
groupe de littérature : « La jeune Belgique ». Le symbolisme
français le marqua énormément. Lors d'un voyage à Paris, il rencontre le prince
du symbolisme (Mallarmé) qui l'influencera. Le romantisme allemand est aussi
très important dans ses œuvres. La princesse Maleine connaît un grand
succès à Paris en 1890, dès lors il devient un auteur célèbre. En 1911, il sera
le seul auteur belge à recevoir le prix Nobel de la littérature.
Il a écrit Pelléas et Mélisande en 1892. En 1902, Claude Debussy
tire de cette pièce un opéra.
Les noms des
personnages.
Les noms des personnages n'ont pas été choisis par hasard et ils ont
tous une histoire ou une étymologie différente. Geneviève et Golaud viennent
sans doute d'un conte, celui de Geneviève de Brabant. « Geneviève a épousé
un prince, nommé Siffroi, qui partit à la guerre. Elle est enceinte et ne le
lui dit pas ; entre temps, Golo, l'intendant du prince, essaie de séduire
Geneviève mais n'y parvient pas. Jaloux, il écrit à Siffroi que Geneviève a eu
une aventure et qu'elle attend un enfant de cet adultère. Siffroi est très en
colère et veut tuer Geneviève et le nouveau-né en les envoyant dans la forêt
avec des chasseurs qui devront les tuer. Mais les chasseurs les laisseront en
vie. Une biche s'occupera d'eux jusqu'au jour où Siffroi retrouve Geneviève et
son enfant. Elle raconte la vérité à Siffroi qui la croira et se
vengera. »
Arkel prend son nom du mot « ark » qui signifie vieux et roi à la fois. Nous remarquons aussi que la syllabe
« el », qui est une syllabe liquide, revient dans Pelléas et Mélisande.
Nous avons l'impression que ces personnages sont faits pour s'entendre.
Mélisande a les syllabes « mél » comme mélodie donc le chant, « méli » pour miel et « sande » pour le sable. Tous ces éléments soulignent surtout sa blondeur, le sable
peut aussi signifier le temps qui s'écoule. Le miel a un côté positif et
négatif, il est doux mais il peut être trop sucré et écœurant. C'est une
opposition comme il y en a beaucoup dans la pièce.
Yniold a le « ol » et le « d » de Golaud.
Cela montre un lien entre eux.
Allemonde veut sûrement dire « tout
le monde » avec le « alle » du début. Donc nous pouvons
penser que cette histoire peut arriver à tout le monde.
Les thèmes
Il y plusieurs thèmes présents dans ce spectacle, le plus important est
l’opposition de l'amour avec la mort. L'amour n'a pas l'air de fonctionner
quand il est associé au mariage. Le premier et le deuxième mariage de Mélisande
finissent mal tous les deux. L'amour est possible mais seulement dans le
malheur et la mort. La mort est là en permanence, c'est l'intruse cachée
derrière la porte mais qui se dévoile dans les odeurs, dans les lieux
sombres,...
Il y a aussi le thème de la destinée. Mélisande est écrasée par le
destin. Au début, elle a réussi à le fuir mais pas la deuxième fois. A la fin,
nous savons que sa fille aura la même destinée. La porte a un lien avec ce
thème car elle veut empêcher sa destinée de se produire. Elle a du mal à
s'ouvrir et pourtant elle donne l'impression qu'elle est simple à fermer. Il y
a aussi le fait que la robe de Mélisande s'accroche à la porte un bon moment avant
qu'elle puisse rejoindre Pelléas.
Les symboles.
Comme je l'ai dit précédemment, Maeterlinck était inspiré par le
symbolisme. Voici ceux qui sont exprimés dans la pièce :
Le symbole de l'eau : Allemonde est
entouré par la mer, Mélisande et Golaud se rencontre près d'un point d'eau,
l'anneau tombe dans une fontaine, Pelléas et Mélisande pleurent,... L'eau est
le symbole de la vie (fontaine des aveugles, eau claire) et aussi celui de la
mort (l'eau des souterrains, sombre).
Le symbole du cercle : C'est l'idée du
cycle, au début, le soleil se lève, les servantes sont à la porte et veulent
l'ouvrir, Golaud chasse dans la forêt. A la fin, le soleil se couche, les
servantes sont entrées et ont ouvert la porte, Golaud a tué son frère et a
« chassé » sa femme dans la forêt. Il y a aussi ce qui est en forme
de cercle comme la couronne, la bague et la balle de Yniold.
Le symbole de l'or : L'or disparaît,
coule, il est idéal et d'une valeur absolue, il se noie. Il est donc toujours
difficile à atteindre. C'est la difficulté d'accéder à l'idéal. A un moment
donné Yniold veut prendre sa balle en or mais il n'y arrive pas car elle est en
dessous de pierres trop lourdes.
Le symbole de la clarté : Nous avons pu
remarquer que les lieux étaient souvent sombres. Les personnages ont du mal à
voir et cherchent sans cesse la lumière. Cette lumière représente la vérité et
l'ombre, ce que nous ne savons pas.
Il y a aussi les cheveux de Mélisande qui sont or et eau à la fois.
Pelléas les confond avec la lumière et l'or ensuite il se laisse inonder par
cette chevelure, elle tombe sur lui comme de l’eau. C'est le lien qui se crée
entre Pelléas et Mélisande.
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